Bon, évidemment j'adore jouer avec les contradictions. Me pointer à la bibliothèque malgré ma gueule de délinquant tout droit sorti de taule, prendre un boulot comme surveillant alors qu'il est quasi évident que je préférerais de loin leur péter la gueule à tous ces mioches décérébrés... sauver un chaton d'une mort certaine en le nourrissant au biberon – j'ai la gueule d'une personne capable de faire un truc pareil ? Sérieux.
Aujourd'hui cependant je me sentais d'humeur égale et plus ou moins normale. Mon besoin de satisfaire mon trop plein d'énergie s'était fait ressentir dès le lever où je m'étais montré d'une humeur exécrable. La preuve en était fait que j'avais des oreilles de tigre en lieu et place de celles que j'aurais dû avoir normalement... sans compter l'appendice caudal qui s'agitait de droite et de gauche en mouvement furieux. Avant de sortir de ma piaule je m'étais tout de même arrangé pour que ces... désagréments aient disparu. Vêtu d'une chemise blanche sur un débardeur noir et d'un jean aussi noir que le reste – quasiment – de mes habits, j'avais la tronche d'un tueur. Pour une fois, mon code vestimentaire concordait au reste de ma personne et faisait ressortir le rouge intense de mes iris.
Je poussais les portes du gymnase avec un coup de bottes, observant avec un air satisfait l'absence quasi totale de monde. J'étais seul et c'était tout ce que j'aurais pu désirer. J'ôtais donc ma chemise, restant en débardeur tout en ôtant mes bottes que je laissais à l'entrée, sur un banc. Monter sur les tatamis, me déplacer avec des monstres pareils aurait été plus chiant qu'autre chose au final. Et puis j'aimais la sensation d'équilibre et celle du sol sous mes pieds, alors autant en profiter.
Je me dirigeais presque aussitôt dans la direction des machines de musculations, m'installant d'autorité sur la machine de développé couché après avoir chargé les barres en acier d'une bonne quantité de poids, assez pour rendre jaloux certains adeptes des salles de musculation. J'étais déterminé à y passer mon temps de pause, de quoi me décharger de tout ce besoin de taper de prendre une personne pour frapper une autre avec.